Inspiration grecque

Inspiration grecque

La nature, figure d'illusion 3

 

 

 

JE BUVAIS LA LACTANCE DES NUAGES

 

 

Allongée sur le flanc sans âge

Des blonds mamelons incurvés,

Je buvais la lactance des nuages

Fleur de lotus, doux breuvage,

Pour oublier l’éclat de la réalité.

 

Tant de paisibles monts

Moutonnaient à l’horizon

De leurs croupes laineuses,

Que pour toucher leur gorge duveteuse

Je n’avais qu’à étendre la main.

 

Monts d’Auvergne, que crachèrent jadis

De vingt volcans les mâchoires de cendre,

Entrailles fécondées, aujourd’hui, plus tendres

Qu’un ventre chaud, au soleil attiédi,

 

Dîtes moi que la violence,

Dans la somnolence des jours

Ira se dissipant, laissant place à l’amour,

Et que le temps, qui tout efface,

Rendra souffrance moins vivace.

 

 

 

 

 

MONTS D’AUVERGNE

 

 

Allongée sur le flanc sans âge

Des blonds mammelons incurvés,

Je buvais la laitance des nuages

A m’en gaver pour oublier

L’éclat blessant de la réalité.

 

Paisibles monts d’Auvergne

Moutonnaient jusqu’à l’horizon

Et, pour caresser leurs laines,

Flatter les blondes croupes duveteuses

Je n’avais qu’à étendre la main.

 

Volcans d’Auvergne, que crachèrent jadis

Les bouches rouges de vingt volcans,

Entrailles calcinées, plus tendres à présent,

Qu’un ventre chaud alangui au soleil

 

Vou témoignez que toutes convulsions

S’éteignent comme braises attièdies

Et que le temps qui tout efface

Rend la soufffrance moins vivace.

 

 

 

 

 

 

NAISSANCE

ECRITURE

 

 

Lignes de force, ligne de vie

Montent, descendent à l’envi,

Crêtes d’écume sur la plage,

Les lettres, sur le blanc des pages.

 

Flaques, reflets d’un ciel de traine,

Nuages, o mes rêves dormant,

Où se mire un vol d’oiseaux blancs,

Votre ouate satinée m’entraine,

 

Vers des gerbes d’abondance,

Lignes déliées et lignes pleines

Retombant en effervescence

Pour s’estomper, en  formes vaines.

 

Mes doigts sont la crête des fleurs

D’où fusent toutes les couleurs

Et sont les yeux de toute chair

Et sont les rythmes de mes vers.

 

Volutes s’enroulent, fumées d’eau

Fécondant d’ingénieux cerveaux

Pour que le soleil boive à même

La bouche des fontaines blêmes.

 

Et le vide et le plein dans l’espace

S’épousent, se repoussent, vivaces,

Mèlant l’énergie des contraires

Pour figurer l’imaginaire.

 

 

 

 

 

 

 

PRINTEMPS

 

 

Tendre est la pointe du jour,

Souffle naissant,

Goût  blême des sèves

Irriguant l’âcre pinède

 

Trois notes frémissantes

Font vibrer un cœur

A tout ce qui affleure

Dans le pur instant.

 

Homme-Lumière

Femme-Nuit

Crissement de soie

Souffle naissant.

 

Jouissance d’être

Et de de n’être pas

Dans l’infinie merveille

Des possibles.

 

 

 

 

 

PHEBUS

 

 

Phébus, je te veux rouge

Sur l’océan bouillant de mes désirs

Et orangé sur la mer bleue des rêves infinis,

Toi qui dispenses la lumière

De tes doigts d’arc- en- ciel,

Vibrations  éblouies des couleurs,

Luminescences où se mirent de clairs visages,

Coulée des matières en fusion

Où s’engluent de mouvants paysages.

 

Toi qui sculptes la peau

Echange de mystérieuses alchimies

O soleil créateur,

Régénère mon cœur

De tes sucs nourriciers

Et fais danser mes nostalgies

Ainsi que des poussières

Entre les filets d’or de tes rayon spuissants.

 

 

 

 

 

 

ETE

 

 

J’étais ce souffle brûlant

Sur le sable diamanté

Et cette mer d’argent

Où le soleil brassait des gerbes

De métal en fusion.

 

J’étais cette solitude solaire

J’étais cette heure d’été

Enfermée dans l’espace,

Aiguilles d’or et d’argent

Et mes yeux pleuraient

Derrière un rideau de larmes et de sel.

 

J’étais cette multitude invisible et sensible

Qui se levait sur mes pas.

Le temps abolissait

La brûlure primordiale

Spasmes montant des puits

Aux laves incandescentes.

J’étais cette femme

Et j’étais cette flamme

Déchirée par le flux d’une vie avortée.

 

 

 

 

 

 

 

ET LES YEUX DE LA NUIT

 

 

Et les yeux de la nuit

Brillaient d’un éclat minéral

J’allais sous la voûte nocturne,

Solitude habitée,

J’allais traversant la splendeur

Immense et sans fin

Car la mesure n’avait plus d’étalon

Et il faudrait des vies et des vies

Pour arriver à la source,

Lumière

D’étoiles déjà mortes

Depuis des milliards d’années…

 

Foulant l’herbe douce

J’étais « ici et maintenant »

Et soudain mon souffle se mit au diapason

Du vent qui se levait

J’inspirais, j’expirais,

En harmonie avec le monde

J’étais ce souffle,

J’étais cette heure de la nuit

J’étais ce corps heureux

Et ces lèvres priant

Pour la joie qui m’élevait

Au-dessus de moi- même.

 

 

 

 

 

 

PHILEMON ET BAUCIS

 

 

Et montaient de la terre

Sur l’échelle des vents

Les herbes ciselées

Duvet tendre, coulée d’or.

Les joncs en majesté

Bruissaient, souples et bavards,

Les chênes bourgeonnant lissaient leur cuir.

 

L’air explosait, germait,

Philémon entendait

Le chant silencieux d’insectes endormis,

Le cri boisé d’une hirondelle

Ange noir, gorge nouée.

Et il s’engourdissait, dans l’horreur

Figée de ses pas immobiles.

 

Tout éclosait, revenait à la vie

Et il se sentait aspiré

Dans l’air vif, les membres glacés,

Ses mains battaient la transparence du jour

Et déjà son dos se courbait

Quand Baucis l’ enlaçant de ses mains noueuses,

Sentit couler la sève nouvelle, d’une même racine,

 Les branches renaissaient,

Tendresse pétrifiée de deux vieillards

En leur métamorphose.

        

 

 

.

 

 

 

 

 

 

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21/06/2016
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