Luxeuil
ODE A LUXEUIL
Luxeuil
Au seuil
Des Vosges, socle de noires moraines
Et rochers cristallins
Regarde s’élargir au loin la plaine
De la Saône tranquille et souveraine
Que grossit le Breuchin.
Chappe de pierre
Etole de terre
La ville de grès rose autour de l’abbaye
Au sixième siècle fut bâtie
Dans le bois de Banney, aux chènes centenaires
Qu’au moyen âge défrichèrent
Moines de saint Valbert
Disciples du bon Colomban
Venu des landes irlandaises
Souffler un vent de chrétienté
A Lussius, gallo romaine cité.
Luxeuil
Orgueil
De toute la contrée diffusa la science
Intellectuelle
Et spirituelle
De ses moines lettrés aux jeunes gens de France
Qui l’illustrant, copièrent
L’érudit manuscrit du « Lectionnaire »
Luxeuil
Oh ne fais deuil
Ni du passé antique, thermes gallo-romains
Cloître moyenâgeux, tour des Echevins
Maison du Cardinal Jouffroy, sobre élégance
De la Renaissance
Ni du présent hommage
D’accueillir Badwurzach en jumelage
Et nos deux villes deviendront citoyennes
Européennes.
L’EAU
Comment parler d’une ville d’eau, Luxeuil,
Et de sa géologie, comme un don de la nature,
Si riche en sources chaudes,
Que déjà connaissaient les Romains
Thérapies douces, nourries des sucs de la terre,
Assurant, sinon pleine guérison, issue de la pensée scientifique,
Du moins la réhydratation de nos corps, formés d’eau,
Nos précieux corps, notre vitrine visible, notre réalité,
N’en déplaise à notre vanité .
Vous avez dit humeurs ?
Circulations sanguines, veineuses, artérielles, lymphatiques, lacrymales
Et j’en passe …
Le fait est que je me retrouve, telle la batracienne de la fable,
Chaque matin, mouillée, trempée, éclaboussée
Dans force bains chauds et frais,
Piscine à jets, bains bouillonnants, tables hydratantes,
Massages sous l’eau douce, par des mains expertes,
Arrosée, tel un jardin sous la pluie d’automne,
Pour quelle végétation, quelle fécondité, ne le sais,
Mais c’est sûr, je reviendrai
Aux sources de Luxeuil ,
Berceau de St Colomban, notre moine irlandais,
Au pays de mes aïeux,
Et je repars réconciliée avec ma terre natale
En bons termes, c’est sûr
Avec mon passé et ses célèbres thermes.
AUX DENTELLIERES DE LUXEUIL
De fuseaux en dentelles
D’aiguillées en ombelles
S’envole lourd
Le fil des jours
Que nous brodons d’une main sûre,
, Pauvres demoiselles
Vide est notre escarcelle
.
Tissent nos mains aériennes
La fine toile arachnéenne,
L’aiguille passe
Tourne et repasse
Sur l’arabesque d’un calice
Ou la courbe frèle d’un lys.
De fuseaux en dentellles
D’aiguillées en ombelles
A chaque tour
Sur nos tambours
S’enlace plus las
Le nœud de nos destins
A celui de riches festins
De tant de hobereaux
Qui sur les nappes mangeront
Viandes et chapons.
De fuseaux en dentelles
Luxoviens n’oubliez
Vos patientes dentellières
Anonymes et fières
Qui courbèrent le front
Pour broder le blason
Qui fait votre renom.
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